Le Prix Littéraire Notre-Dame de Sion 2023 décerné à l’écrivain Zeynep Kaçar

La grande salle du Palais de France d’Istanbul accueillait jeudi 1er juin, la 15e édition de la cérémonie de remise du Prix Littéraire NDS, organisée par le lycée et son Association des Anciens depuis 2008.

Cette prestigieuse soirée, organisée sous le haut patronage de Hervé Magro, Ambassadeur de France en Turquie, a eu lieu en présence de Olivier Gauvin, Consul Général de France à Istanbul, de Sylvie Lemasson, Conseillère de coopération et d’action culturelle, de Vincent Brousse, Attaché de coopération pour le français et des membres du jury présidé par Liz Behmoaras, des représentants de l’Associations des Anciens et des Parents d’Élèves de NDS, de nombreuses personnalités du monde culturel et littéraire ainsi que de professeurs et d’élèves du lycée.

Le prix a été attribué à l’écrivaine Zeynep Kaçar pour son roman "Yalnız" et Hande Ortaç a obtenu une mention pour son recueille de nouvelles « Daha İyi misin ? ».

Dans son discours, Son Excellence Monsieur Hervé Magro, Ambassadeur de France en Turquie, a déclaré :
« Je suis heureux de participer à nouveau à la remise du prix littéraire de Notre Dame de Sion. Pour cette 15e édition, la vie littéraire et artistique reprend ses droits et son rythme. Je suis très sensible au dialogue des cultures que porte – avec exigence et passion - le Prix littéraire de Notre Dame de Sion. Vous animez parfaitement ce dialogue en mettant en exergue cette alternance entre une œuvre écrite en langue turque et, l’année suivante, une œuvre écrite en français et traduite en turc. Ce Prix littéraire Notre Dame de Sion s’inscrit dans la longue tradition littéraire et francophone entre nos deux pays, une tradition qui remonte à la Cour de Soliman le Magnifique. (…) Mais je souhaiterais également évoquer la déclinaison peut-être moins prestigieuse (encore à ce jour !) mais tout aussi importante à mes yeux du Prix littéraire Notre Dame de Sion des Lycéens. A l’instar du Goncourt des Lycéens, ce prix incite - et invite - les élèves à découvrir les œuvres primées par leurs aînés et, de cette manière - à devenir des lecteurs avertis. Je tiens à remercier l’équipe pédagogique du Lycée Notre Dame de Sion qui prépare ses lycéens à rejoindre la fameuse « tribu des lecteurs ».
Monsieur Alexandre Abellan, Directeur du Lycée Notre-Dame de Sion et de Madame Tuna Saikali, Sous-Directrice Adjointe, ont tenu à remercier les membres du jury : « Nous souhaitons témoigner toute notre gratitude à la présidente du Jury, Madame Lizi Behmoaras ainsi que l’ensemble des jurés qui ont accepté cette charge et ce travail de lecture, d’analyse, de critiques et de confrontations en séances à huis clos, parfois orageuses, mais toujours dans un souci d’impartialité.Mesdames, votre engagement au service de votre école, de notre institution, de la francophonie, des auteurs et de la littérature nous fait honneur. Vous avez toute notre reconnaissance ».

Mme Liz Behmoaras, Présidente du Jury a présenté ainsi les œuvres primées cette année :
« Nous voici ici, l’esprit tranquille grâce à la certitude d’avoir fait le bon choix. Car comme le disait Edmond de Goncourt, ‘on nuit plus au progrès de l’esprit en les supprimant’. Le roman Yalnız titulaire du quinzième prix littéraire NDS, est un roman à la fois cruel et subtil. Chaque nouvelle du recueil intitulé Daha Iyi misin ? de Hande Ortaç auquel a été attribué La Mention peut être lue et analysée sous un aspect social ou individuel. »

Dans son discours, Zeynep Kaçar, lauréate du 15e Prix Littéraire NDS a parlé ainsi :
« L’écrivain est un intermédiaire qui exprime les pensées et les sentiments communs de la société, un narrateur qui transmet à l’avenir la mémoire collective de ses contemporains avec lesquels il vit dans le même pays. Tout en faisant partie de cette terre et de ce siècle, j’ai voulu rendre visible l’existence ignorée des femmes qui ont été laissées seules, privées de leur liberté, souffrantes, tuées mais qui ont pourtant fait preuve de résistance. Yalnız (La Solitaire) n’est pas seulement le roman de Feray, mais celui de toutes les femmes qui doivent découvrir leur propre pouvoir dans l’obscurité aveuglante. J’ai voulu préciser que ce qui importe n’est pas d’être vaincues, mais de pouvoir se relever chaque fois ».

La lauréate de la Mention du Prix Littéraire NDS, Hande Ortaç a parlé ainsi :
« Mon rapport à l’écriture est assez fonctionnel. Cette dernière est un espace de combat pour moi. C’est une pratique où je confronte ma colère, mes déceptions et mon désespoir et j’essaie de les transformer. La vie est énormément plus grande que moi. Pouvoir écrire face à cette grandeur me permet d’affronter mes peurs, mes émotions ou ma tristesse, et même l’enthousiasme que j’éprouve dans le processus de préparation de ce discours. (…) Maintenant, grâce à ce Prix, j’espère que vous avez trouvé une part de vous-mêmes dans mes nouvelles et que vous associez à mes pensées. Cet échange m’enthousiasme beaucoup. Je me porte mieux grâce à ce livre. J’espère qu’il vous est également bénéfique et qu’il le sera ».

Les membres du jury de la 15e édition du Prix sont : Liz Behmoaras (Présidente)
Yazgülü Aldoğan, Tomris Alpay, Emel Kefeli, Arzu Öztürkmen, Zeynep Sabuncu, Özlem Yüzak, Mine Haksal, Tara Civelekoğlu.

Zeynep Kaçar
Née à Lüleburgaz en 1972 elle est diplômée du département de théâtre du centre culturel Gezin Müjdat en 1995 et du département de dramaturgie de l’université d’Istanbul en 1999. De 2007 à 2017 elle a écrit de nombreuses pièces de théâtre. Ces dernières ont été réunit et publié en 5 volmes aux éditions Mitos Boyut. Ses pièces ont été mises en scène par divers théâtres alternatifs, théâtres municipaux et théâtres d’État. Traduit en anglais, chinois, français et en scène aux États-Unis, à Taiwan et en Suède. Entre 2000 et 2007, ses articles et critiques ont été publiés dans le supplément du livre Radikal, Varlık Magazine et divers sites d’internet. Elle a fondé le théâtre Boyalı Kuş en 2000 et Bab-ı Tiyatro en 2008, elle y travaille en tant qu’écrivaine, réalisatrice et actrice.

Yalnız
Feray est une jeune femme qui chante, rêve et tombe amoureuse. Comme tout le monde. Elle croit que le mal n’arrivera qu’aux autres, mais elle se trompe. Parce que la vraie vie n’a rien à voir avec les contes de fées ; Un simple baiser ne transforme pas l’homme qu’il aime en grenouille... Il va falloir des années pour que Feray se rende compte de ce qui se passait autour d’elle et pour qu’elle puisse dire « Stop ! »
Zeynep Kaçar montre à quel point une femme et un pays sont réellement similaires. Yalnız est le roman de l’effort d’une femme pour se trouver, se voir et se montrer, car elle est devenue invisible après avoir été coupée de son identité.

Hande Ortaç
Elle est née en 1980 à Adapazarı. Elle a terminé ses études de premier cycle à l’Université Boğaziçi, Département de sciences politiques et relations internationales, et sa maîtrise à l’Université Bilgi, Département de psychologie organisationnelle.
Son premier recueil de nouvelles, Kankurutan, a été publié en 2011 et le second, Üç İki Bir Record, a été publié en 2015. Ses nouvelles, essais et critiques ont été publiés dans des magazines tels que Dünden Gündüzden Edebiyat, Kitaplık, Milliyet Sanat, ainsi que dans divers journaux.
Elle est l’une des auteurs et éditeurs de la maison d’édition de livres électroniques altKitap.net et du magazine littéraire électronique altZine.net. Le troisième recueil de nouvelles de Hande Ortaç, Daha Iyi misin ? a été sélectionné pour la 68e édition du Prix Sait Faik.

Daha İyi misin ?
Ce livre réunit des histoires qui partagent la souffrance de ceux qui fuient une guerre, de ceux qui sont seuls et passent tout leur temps dans la détresse, de ceux qui veillent impuissants sur ceux qui partent, de ceux qui portent la lutte, de ceux qui tentent d’exister dans la monotonie de leur places.