TEMOIGNAGE DE FESTIVALIER D’ANTAN -2

foto coulisses 2Il y a quinze ans et des poussières, lorsque j’étais élève au collège Sainte Pulchérie ; tous les ans, les jours fériés, autour du 19 mai, c’était la fête du théâtre avant tout. Des rencontres étonnantes, de nouveaux liens d’amitié, des ateliers avec des comédiens professionnels, des croisières sur le Bosphore, de la danse, de la poésie, de l’enthousiasme, de l’énergie, de l’amour ! Tout cela, seulement en quelques jours, et non pas à un rythme de croisière…
C’est ainsi que se sont imprimés dans ma mémoire des souvenirs très vifs du festival, l’une des expériences les plus marquantes de mes années collège-lycée.

Cette année, grâce à l’aimable invitation de Madame Fabienne, je reviens donner un coup de main à la salle de presse de Coulisses, et je me réjouis d’y retrouver la même quintessence de jeunesse.

Pour moi, le festival de théâtre francophone, c’était aussi et surtout l’occasion d’écrire pour Coulisses, donc de parler du théâtre, de jouer à la journaliste, d’essayer de gérer le temps dans l’urgence, d’apprendre à critiquer avec élégance et de louer sans emphase, de réfléchir à ce qui pimente le jeu d’une troupe, en somme d’apprécier à sa juste valeur, ce que la magie du théâtre est capable de nous communiquer.

Ce que font encore à leur manière, et avec une créativité qui leur est propre, vos journalistes actuels qui maîtrisent, de plus, toutes les nouvelles technologies de communication. Critiques, reporters, photographes, bloggeurs, dessinateurs en herbe déploient leur talent dans la salle de presse. J’ai été fascinée par leur autonomie, leur fiabilité, leur sensibilité et leur méticulosité. De l’édition Coulisses 1999 version papier –que nous avions concocté avec comme rédacteur en chef Guillaume Frazier- au blog Coulisses, je retrouve donc le même esprit mais des outils de plus en plus créatifs.

Un festival de théâtre qui a déjà plus de 15 ans et qui est devenu un repère autobiographique pour tant d’élèves francophones, c’est un festival formidable ! Je me rends compte, que si aujourd’hui différentes générations de festivaliers sont là, ce n’est pas seulement pour transmettre ou évoquer des souvenirs de manière unilatérale, mais surtout pour apprendre de cette nouvelle génération surprenante. Celle que j’ai eu la chance de côtoyer ces jours-ci. D’abord, elle est pleine d’espoir ! Contrairement à ma génération, aujourd’hui trentenaire, ces jeunes ont une sensibilité politique à la fois très poétique et très ancrée dans leur vécu de tous les jours… Du choix des musiques que j’ai pu entendre résonner dans la cour de NDS, aux spectacles que j’ai pu voir, je me rends compte qu’ils ont choisi la diversité comme valeur maîtresse pour orchestrer les différences et la liberté dans la vie sociale. Sans doute c’est l’inspiration que nous devons au bilinguisme, à la francophonie et au théâtre, de génération en génération…
Un grand merci à tous les festivaliers d’antan et d’aujourd’hui, et à toutes et tous qui rendent possible cette alchimie, depuis tant d’années.

Günce
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L’équipe de la rédaction Coulisses au début du siècle
Avec Guillaume, Günce, Şehnaz et Timur