Prix Littéraire NDS 2013, le discours de la Présidente du Jury, Mme Tomris Alpay

Monsieur le Consul général,
Cher Murat Gülsoy, chers invités,
‘En fait, tout a commencé le même jour. Tout commença un beau jour ensoleillé de mai.’
Dans les premières pages de son œuvre ‘Baba Oğul Ve Kutsal Roman’, Murat Gülsoy raconte un jour lumineux du mois de mai, tout comme aujourd’hui. Bienvenue à tous.
Cette année, c’est la 5e fois que nous nous retrouvons au Palais de France pour le Prix littéraire NDS.
Je me rappelle mon émotion de la première année, en 2009. Nous avions beaucoup de questions en tête, de la remise d’un prix littéraire par un lycée, à la sélection d’œuvres par le jury. Malgré cela, nous nous étions lancés dans cette aventure avec un grand émoi. Les années passent rapidement. Aujourd’hui, lorsque nous regardons le passé, il y a un autre fait qui nous enorgueillit en tant qu’école et en tant que jury.
Yalçın Tosun ve Ayşegül Çelik qui commençaient à peine leur carrière d’écrivains lorsqu’ils ont reçus, en 2009 et en 2011, le Prix littéraire NDS et la mention NDS, se sont vus décerner, par la suite, d’autres prix littéraires. Nous les en félicitons vivement encore une fois.
Conformément au règlement de notre Prix littéraire ce sont les œuvres d’auteurs écrivant en turc qui ont été prises en compte cette année.
Nous avons commencé à travailler dès les jours qui ont suivi la cérémonie de remise du prix 2012. Les maisons d’édition nous avaient envoyés près de 200 œuvres. Suite à une procédure d’élimination par étapes, l’œuvre de Murat Gülsoy intitulée ‘Baba, Oğul Ve Kutsal Roman’ s’est distinguée des autres, pour passer au premier plan par son langage littéraire, ses analyses, ses symboles forts, et sa fiction moderne basée sur la relativité de la vie, du temps et de l’espace.
Murat Gülsoy entame son ouvrage avec les vers « Si je rêve réellement ... » extraits du livre « La vie est un rêve » de Pedro Calderon de la Barca : ce n’est que le commencement de cette aventure extraordinaire...
Les paroles « Ta Panta rhei » (Tout coule) d’Héraclite d’Éphèse constituent le thème principal du dialogue entre le Dr. Ramiz et l’auteur. Ainsi, tout au long du parcours, les personnages du roman ne manquent pas de tisser finement la nécessité d’ajouter à la relation de la vie humaine avec le temps, une nouvelle dimension qu’est la conscience de l’espace. C’est dès lors que se forme la colonne vertébrale de l’œuvre.
Avec Merve et Asena, la forteresse de Rumeli et Aşiyan et la participation d’ Ahmet Hamdi Tanpınar, c’est un véritable tourbillon du temps et de l’espace qui nous emporte...
Et Tanpınar qui dit « Je ne suis ni dans le temps, ni complètement en dehors » ; et Borges, qui ajoute au concept de temps chronologique un temps psychologique ; et, Gollum, la voix intérieure ; et les personnages du Dr. Ramiz, de Kıtmir et d’Obric... Ils ne se contentent pas de réunir les réalités et les rêves, ils orientent le cours du roman.
Finalement, un petit détail, Emir et Merve sont les surprises de ce roman hors norme...
Dans un contexte de conte, ‘Baba, Oğul Ve Kutsal Roman’ nous a projeté dans la profondeur de l’âme humaine, du monde du rêve vers l’inébranlable dureté des réalités ; il nous a pétri, nous a fait réfléchir. En mon nom et au nom du Jury, je félicite l’auteur de ce bel ouvrage, Monsieur Murat Gülsoy, et lui souhaite bonne continuation de ses succès.
Je remercie cordialement pour leur contribution : Yazgülü Aldoğan, Feyza Zaim , Mayda Saris, Özlem Yüzak, Lizi Behmoaras, Emel Kefeli, Zeynep Sabuncu et Arzu Öztürkmen, membres du Jury du Prix littéraire NDS, qui ont consacré leur temps aux réunions en dépit de leur rythme de travail intense.
Je remercie également de tout cœur les membres de l’Association des Anciens de NDS, qui nous ont soutenus.
Merci et bonne soirée à tous.