Exposition « Cartographie du sensible »

17-28 février 2017 avril 2017

La cartographie est un thème qui intéresse beaucoup les artistes depuis quelques décennies. L’objectif de cette exposition est donc de présenter le travail de deux artistes contemporains ayant chacun un lien avec Istanbul. Aucun des deux n’est turc, mais Walid Farouk y habite et Mathias Poisson y a séjourné à différentes reprises.

Par sa thématique, l’exposition s’insère dans la continuité de notre programmation antérieure. En effet, l’exposition présente des artistes ayant un lien avec la France et la Turquie, elle interroge sur le regard porté sur l’Autre, l’espace lointain et sur la façon dont cette expérience modifie en retour le voyageur. Il y a aussi continuité après l’exposition « Deux cent ans de Cartographie d’Istanbul » présentée en 2013.

Présentation de l’exposition :

L’exposition présente le travail de Mathias Poisson et de Walid Farouk qui s’intéressent à la façon dont nous traversons les territoires. Leurs œuvres obéissent à des démarches très différentes mais soulignent toutes deux le lien sensible qui unit une personne à un lieu.

Mathias Poisson compose des cartes et des paysages qui, loin d’être objectifs, sont une interprétation sensible des lieux traversés à pied. Walid Farouk, dans une démarche inverse, dessine des portraits où l’on peut lire sur les visages les traces des territoires traversés et les conflits intérieurs liés au déplacement.

Cette exposition rassemble 100 œuvres de natures différentes, créées dans des contextes et des rythmes bien particuliers (création in situ, résidences, recherches personnelles, voyages lointains). Elle fabrique une mosaïque d’images en mouvement à travers des villes aussi différentes que Marseille, Alger, Beyrouth ou Istanbul. Elle invite le visiteur à observer sa propre perception du déplacement, à visualiser ses trajets et ses repères dans ses espaces quotidiens.

  • Les cartes subjectives de Mathias Poisson :

    Pour l’artiste : « Les cartes subjectives sont des représentations de lieux que je réalise après une marche ou une dérive. De retour de promenade, je fais émerger mes impressions et invente un langage graphique pour traduire ce qu’il m’en reste, acceptant les déformations et les interprétations de mon esprit. Je travaille généralement à main levée, sans photographie ni fond de carte. Je ne fais pas de brouillon. Je laisse ma mémoire vive s’exprimer librement sans chercher l’objectivité ni la vérité de l’image apparaissant. Dans un cas comme dans l’autre, il s’agit de rendre compte de la déambulation plus que d’une topographie objective. »

  • Miniatures à Tophane :
    En 2013, Mathias Poisson est en résidence plusieurs semaines à Istanbul. Il passe de nombreuses journées dans quelques rues du quartier de Tophane où il effectue une dizaine de promenades avec des habitants du quartier. Il réalise une série de croquis à partir des récits et des observations qu’il collecte. Ces dessins sont l’objet d’une installation dans la galerie Depo en avril 2013. La galerie NDS présente une nouvelle version de cette installation pour l’exposition Cartographie du sensible . On y voit apparaître le plan simplifié du quartier de Tophane.
  • Œuvres de Walid Farouk : portraits cartographiés :
    Walid Farouk participe à différents mouvements artistiques dont le but est d’associer des artistes de différents pays afin de réaliser des expositions collectives.

    Son portrait « Wagueh el shems » est un collage réalisé en Égypte. On y voit la cartographie d’une partie du continent africain (mer rouge et le Nil) s’inscrire sur le visage d’un homme. Abolissant les frontières sur un même visage, le tableau esquisse une identité commune possible qui dépasserait les conflits nationaux.

    Le second portrait de l’artiste fait partie d’une série réalisée à Istanbul où c’est désormais la géographie de villes occidentales que l’on peut voir s’inscrire sur des visages africains. Cela peut être une évocation des mouvements migratoires qui s’accélèrent en périodes de conflit, et la façon dont les êtres sont marqués par leur histoire individuelle et les nouveaux lieux habités. C’est peut-être aussi la conséquence du changement de lieu de vie de Walid, qui n’est lui-même plus dans son territoire natal.

Mathias Poisson :

Mathias Poisson est né en 1978 à Nîmes (France). Depuis plus de 15 ans, ses recherches artistiques le conduisent à dessiner ses parcours, cartographier des quartiers et fabriquer des traces photographiques pour mémoriser ses évolutions géographiques. Il invite sous toutes les formes possibles à la marche oisive et attentive, propose des déambulations sensibles dans des lieux étonnants où l’expérience du visiteur est au centre du dispositif.
L’exposition à NDS présente une sélection de ses œuvres réalisées en Méditerranée : dans le sud de la France (Marseille, Montpellier, Cannes…), en Algérie (Alger, Oran), au Liban (Beyrouth) et en Italie (Naples). Mathias Poisson vit actuellement à Forcalquier, dans les Alpes de Haute-Provence.

Walid Farouk :

Walid Farouk est né en 1976 à Om Durman (Soudan). Il grandit au Soudan, y poursuit des études à la faculté des Beaux-Arts puis s’installe au Caire en 2007. Issu d’une double culture, sa mère est soudanaise et son père égyptien, il ne se retrouve totalement ni dans l’une ni dans l’autre et cherche à établir des ponts entre les deux. C’est pourquoi il fonde Nabta, un espace culturel qui encourage les échanges entre artistes de différents pays. A travers des expositions collectives et des ateliers qui associent les populations locales et immigrées, un dialogue émerge entre les différentes communautés pour souligner ce qui les rassemble plutôt que ce qui les sépare.
Il s’installe à Istanbul en 2015.

L’exposition durera du vendredi 17 février 2017 au vendredi 28 avril 2017 (sauf les dimanches) de 09h30 à 16h00. L’exposition fermera à 19:30 les soirs de spectacle ou de concert .