Allocution de son excellence Bernard Emié Ambassadeur de France en Turquie

ALLOCUTION DE SON EXCELLENCE MONSIEUR BERNARD EMIÉ,
AMBASSADEUR DE FRANCE EN TURQUIE A L’OCCASION DE LA REMISE
DU PRIX LITTERAIRE NOTRE DAME DE SION 2009

Palais de France, Istanbul
Jeudi 14 mai 2009 à 19h00

Madame la Présidente de l’Association des anciens élèves,
Madame la Présidente du jury du prix littéraire Notre-Dame de Sion,
Madame la Consule Générale,
Monsieur le Proviseur du lycée Notre-Dame de Sion, cher Yann de Lansalut,
Cher Gürsel Korat,
Chère Ayşegül Celik,
Chers amis,

Le lycée Notre-Dame de Sion occupe une place tout à fait à part dans les relations franco-turques.

Une place qu’il doit à sa longue et belle histoire ; à l’engagement de son proviseur actuel, Yann de Lansalut ; à son rayonnement sur la scène culturelle stambouliote et, enfin, à l’activisme et à la fidélité de ses anciens élèves.

Des anciens élèves fidèles, bien sûr, au lycée lui-même — où ils ont passé, au cœur d’Istanbul, les belles années de l’éveil et de l’apprentissage auprès de remarquables professeurs — mais fidèles, aussi, aux relations qui unissent la Turquie à la France.

Parce que vous partagez la même intimité avec les cultures française et turque ; parce qu’un vers d’Orhan Veli fait toujours, pour vous, écho à un autre de Baudelaire ou à une fable de la Fontaine, vous avez toujours été et vous demeurez, chers amis de Notre-Dame de Sion, de très précieux et irremplaçables « passeurs » entre nos deux pays.

Ce soir, c’est cette volonté qui est la vôtre de continuer à nourrir et à densifier les échanges et le dialogue entre la Turquie et la France qui nous réunit ici, dans cet autre établissement emblématique de l’amitié franco-turque qu’est le Palais de France ! Vous avez, en effet, souhaité — la communauté des anciens élèves de Notre-Dame de Sion — créer un prix littéraire qui constitue une forme de rendez-vous entre les littérature française et turque. Ce prix sera attribué, une année, à un écrivain turc et l’année suivante à un écrivain francophone traduit en turc.

Je me réjouis que la création de ce prix que je suis très honoré, cette année, de parrainer, coïncide avec la Saison de la Turquie en France, au cours de laquelle pas moins de 400 événements seront organisés non seulement à Paris mais aussi dans toute la province, pour rendre justice à la créativité, au dynamisme et à l’effervescence culturelles de la Turquie contemporaine.

Cette Saison de la Turquie en France va, j’en suis sûr, créer un vrai appel d’air et de curiosité. Les lecteurs français connaissent déjà bien, grâce au travail remarquable effectué par les éditions « Actes Sud » et « Bleu Autour », les Ahmet Hamdi Tanpınar, Ihsan Oktay Anar, Nedim Gürsel, Orhan Pamuk ou Elif Safak. Mais de nombreux événements littéraires vont émailler la saison, à Paris, Lille et même Saint Dié ainsi qu’à l’occasion du « Printemps des poètes ». Il y a encore, en effet, beaucoup de talents à découvrir.

Les neuf brillantes jurées du prix – qui appartiennent à plusieurs générations de Notre Dame de Sion, tout en étant liées par une même passion pour les lettres — ont choisi, ce soir, de distinguer deux de ces talents : Gürsel Korat et Ayşegül Celik.

Le premier prix littéraire Notre-Dame de Sion va, en effet, être remis à Gürsel Korat pour Kalenderiye, dont on me dit qu’il a pour toile de fond sa Cappadoce natale et que j’espère pouvoir, un jour, lire en français ! Je laisserai le soin à Gürsel Korat de dire la raison qui lui a fait accepter, pour la première fois, une distinction littéraire ; ce qu’il s’était refusé à faire jusqu’à aujourd’hui. Nous sommes très fiers qu’il ait changé d’avis et que cela soit à l’occasion de la création d’un prix littéraire par cette prestigieuse institution qu’est Notre-Dame de Sion.

Le jury a aussi tenu à accorder une mention spéciale à Madame Aysegül Celik pour son recueil de nouvelles Sehper, l’oiseau du couloir, retenu pour sa technique narrative particulièrement originale.

Mais c’est à la Présidente du jury, Madame Tomris Alpay, que je laisse maintenant la parole tout en réitérant mes félicitations aux écrivains qui honorent cette belle cérémonie./.